samedi 6 décembre 2014

EP Grande Guerre - Crowdfunding

Chers amis !

Il y a quelques mois de cela, je tombais sur un vieux carton ayant appartenu aux aïeux paternels, dans lequel se trouvait, parmi quelques trésors, un manuscrit de l'arrière grand-père. Dans ce manuscrit, l'arrière grand-père Louis Hamon, charcutier de son état dans son Anjou natale, raconte sa guerre. La Grande.

Après quelques recherches et documentation, ému par cette découverte, je décidais de lancer ce projet de chansons sur la première guerre mondiale, dont on commémore ces années-ci le centième anniversaire.

En quête d'un regard "américain" sur la guerre (en phase avec mon univers musical), je suis par ailleurs tombé sur l'histoire extraordinaire du poète Alan Seeger, oncle du chanteur et folkloriste qui m'est si cher Pete Seeger (ami de Johnny Cash, Bob Dylan et tant d'autres).

                                                     

Alan Seeger s'est engagé au tout début de la guerre dans la Légion Etrangère, par amour pour la France, ses valeurs et sa littérature. Il écrit un des plus fameux poèmes du vingtième siècle aux Etats-Unis, "I Have A Rendezvous With Death", quelques semaines seulement avant de mourir sur un champ de bataille de la Somme, près d'un village nommé Misery.

J'ai mis en musique ce poème d'Alan Seeger, et écrit une chanson qui donnera son titre à ce projet : La Ballade d'Alan Seeger.

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Une quinzaine d'invités prestigieux m'a fait l'honneur d'accepter de venir jouer sur ce disque, que j'ai vraiment hâte de vous présenter. C'est le super label parisien Midnight Special Records (Victor Peynichou, Marius Duflot) qui est aux commandes, qui a notamment récemment travaillé avec mon amie Cléa Vincent. Notre objectif est de pouvoir sortir le disque pour les fêtes de Noël.

Musiciens et invités sur ce disque :

Noé Beaucardet - Choeurs
Michelle Blades - Secondes voix, choeurs
Leslie Bourdin - Accordéon
Alexandre Bourit - Guitare électrique, arrangements
Alma Forrer - Secondes voix, choeurs
Guillemette Foucard - Choeurs
Rémi Foucard - Violon, choeurs
Jan Ghazi - Pedal Steel
Kim Giani - Guitare électrique
Baptiste Hamon - Guitare folk, arrangements
Corentin Hamon - Basse
Arthur Le Forestier - Guitare folk
Mathias Malzieu - Harmonica
Malvina Meinier - Choeurs
Victor Peynichou - Choeurs
Matthieu Schmittel - Batterie, banjo, choeurs
Raphaël Thyss - Trompette
Dick Turner - Trombone
Cléa Vincent - Wurlitzer 


Voici une captation live d'une des chansons de l'EP, en exclusivité pour vous chers amis contributeurs ! :D

     



Mon premier EP "Quitter l'enfance" est paru en septembre 2014, et a notamment été chroniqué dans les Inrocks, Magic, Popnews, A Découvrir Absolument. Je suis par ailleurs programmé aux Francofolies de La Rochelle en juillet 2015 après une première programmation en juillet 2014.

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jeudi 21 août 2014

Interview Francos Reporters

Voici l'interview complète donnée cet été aux Francos Reporters à l'issue des Francofolies de La Rochelle. 




-          Qu'est ce qui t'a fait tomber amoureux de la musique folk?

J’ai toujours été passionné par la culture et l’histoire américaines. Je ne sais pas trop comment c’est arrivé, mais je me souviens que tout petit je disais que je voudrais aller vivre un jour aux US, de préférence en pleine campagne dans l’Arkansas, l’Idaho ou peu importe. Les années venant, j’ai commencé à m’intéresser aux cultures populaires en général, à la littérature, à la poésie, et c’est donc assez naturellement que la musique folk est devenue pour moi quelque chose d’essentiel : il y avait en condensé au sein de cette musique un héritage culturel, une histoire, une authenticité et une puissance d’évocation et d’inspiration sans fin.

-          Comment cette idée de marier la folk et la chanson française t'est-elle venue? As-tu déjà envisagé de chanter en anglais?

Oui, j’ai commencé par écrire et chanter en anglais avec mon projet Texas in Paris, à un moment où j’évoluais dans un milieu très international (j’ai fait des études en Norvège). En parallèle, j’ai toujours écrit des petits textes en français, sous le format de poèmes ou de nouvelles. Et puis un jour, j’ai réussi à allier les deux composantes de ce qui me faisait vibrer en musique : des structures musicales « folk » et un registre d’écriture à l’américaine (j’écoutais beaucoup Leonard Cohen et Townes Van Zandt), mais écrit en français, ma langue à moi, qui me permet d’aller au bout dans l’accomplissement du texte. J’avais l’habitude de dire lorsque j’étais sur scène il y a quelques mois que je faisais du « songwriting » folk américain, mais en français.

-          Penses-tu que la folk devrait prendre une part plus importante dans la culture française?

Je pense que les cultures populaires en général devraient être davantage promues, enseignées, étudiées et diffusées. La musique folk comme je la comprends, c’est la transcription par les mots et la musique d’une authenticité d’un instant donné, écrite par un homme ou une femme d’une époque donnée et qui traduit des sentiments qui lui sont propres. Elle évoque donc le patrimoine d’une région, d’un groupe de personnes, une langue, une histoire... Mais je parle là de la musique « folk » au sens large, celle de Woody Guthrie, Townes Van Zandt, Bob Dylan aux Etats-Unis, mais également celle de Felix Leclerc au Québec, de Ferré, Brassens, Jacques Bertin ou Moustaki ici en France. La musique populaire d’une époque qui par la dimension poétique de ses textes parvient à sublimer cette époque. Je pense que la musique a des vertus éducationnelles puissantes, et que le folk, comme le blues ou le rap ces vingt dernières années, a ce mérite de pouvoir parler d’une époque avec vérité, sans chercher à la travestir. Ce devrait donc être primordial de chercher à conserver et transmettre ce patrimoine auprès de la jeunesse notamment, à travers l’école et les médias. Les radios dites populaires aujourd’hui ne reflètent pas franchement la culture vraiment populaire et les réalités artistiques de notre époque, malheureusement. On est trop souvent dans le divertissement pur, qui n’est pas dénué d’intérêt, mais qui peut avoir tendance à pervertir la conception qu’ont les gens de l’art musical et de la chanson, et donc d’entrainer une rupture des stimulations artistiques et du potentiel de créativité de chacun. Et une culture qui ne viendrait plus que du haut, qui n’aurait plus de réalité de terrain (bricolage de chansons dans le grenier de ses parents par exemple) serait une bien triste culture.

-          Te sens-tu proche de ton public?

Ceci étant dit, oui, je me sens proche de mon public ! Du temps de Texas in Paris, et aux premiers mois de Baptiste W. Hamon, je m’accompagnais seul à la guitare, ce qui me permettait de jouer à peu près n’importe où : bars, appartements, métro. C’est une des choses que j’aime le plus dans mon métier: raconter des histoires aux gens, avec mes mots, et le plus simplement possible ! Dans le genre de musique que je fais, les concerts sont très importants : il n’y a pas de musique folk sans rapport direct avec le public.

-          La notion de "quitter l'enfance" revient souvent dans tes propos et c'est notamment le titre de ton blog, qu'entends-tu par-là?

J’ai écrit mes premiers textes en français au moment où je rentrais dans la vie professionnelle, à l’issue de mes études. Je me suis rendu compte que le premier vrai changement de paradigme de ma vie a été ce moment là, où je me suis posé des questions que je ne me posais pas jusque là. Que faire, où vivre, quelle route emprunter pour s’accomplir au mieux ? Quitter l’enfance, ce serait quitter une certaine forme d’insouciance pour se confronter à ses propres choix, avec toutes les difficultés mais aussi les bonheurs potentiels immenses qui en découlent. C’est à ce moment là que j’ai décidé d’arrêter le boulot que je faisais pour me consacrer pleinement à l’écriture.

-          Avec quels artistes aimerais-tu collaborer?

Parmi les artistes de ma génération, j’admire le travail du songwriter texan Micah P. Hinson, qui vient de sortir un nouvel album chez Talitres, un label indépendant français. Sinon, j’adore l’univers développé par les acadiennes Lisa Leblanc et les Hay Babies, que j’ai récemment rencontrées au festival Alors Chante de Montauban. En France, je suis un grand admirateur de Dominique A., de Bertrand Belin, Benjamin Biolay, Vincent Delerm ou Pascal Bouaziz de Mendelson, avec lesquels ce serait super de pouvoir collaborer un jour !

-          Lorsque tu jettes un œil à ton parcours, qu'est-ce que le Chantier t'as apporté en tant qu'artiste?

Le Chantier est une aide extrêmement précieuse pour les artistes qui ont la chance de pouvoir y participer. Au delà des sessions de travail, qui nous permettent de prendre du recul sur notre propre démarche artistique, il y a par la suite un accompagnement très concret et un suivi extrêmement stimulant. On a la possibilité de rencontrer d’autres jeunes artistes, ce qui nous permet d’échanger, de comprendre les démarches et les aspirations de chacun, nos envies d’avancer… Le chantier agit comme un catalyseur intelligent et bienveillant.

-          Te sers-tu de ta musique comme moyen d'exprimer tes sentiments?

Mes textes traduisent en partie la teneur de mes sentiments à un moment précis, mais pas seulement. Je pense qu’un bon texte doit savoir largement puiser dans l’histoire personnelle de son auteur, mais sa traduction poétique doit pouvoir parler à tous. Fabriquer une chanson, c’est faire passer son propre ressenti, ou son humeur d’un moment donné, d’une dimension personnelle à une dimension universelle. Des sentiments réels (idée d’authenticité) poétisés de façon à pouvoir parler à tous.


-          Au final, te sens-tu plus texan ou français?

Je suis français, mais le rêve américain fonctionne encore complètement pour moi ! De par les bouquins que je lis et la musique que j’écoute, je me trouve en partie imprégné par la culture populaire américaine, et texane en particulier, ce qui fait que je me sens presque chez moi quand je foule le sol US. Chez moi mais avec la petite boule d’excitation dans le ventre en plus, qui me fait comprendre qu’il faudrait que j’y aille plus souvent.


-       Le compliment que tu préfères entendre?


Lorsque les gens disent avoir eu des frissons à l’écoute d’une de mes chansons. C’est la plus belle chose qu’une chanson puisse procurer à son auditeur selon moi. Le mystère d’un frisson…



http://francosreporters.larochelle.fr/baptiste-w-hamon/

vendredi 18 juillet 2014

La Rochelle La Rochelle !



La Rochelle folks ! La Rochelle !

Copenhague now, parce que j'ai enchainé, et que l'été va être musical et tout plein de bonnes surprises.
Mais La Rochelle. 

Quel bonheur on ne vous le cache pas que d'avoir pu participer à cette drôle de chouette de fête cette année pour les 30 ans de ce festival historique, créé par feu Jean-Louis Foulquier, qui aura été au centre des attentions cette année suite à sa récente disparition.


                                    


Quel bonheur et que de rencontres incroyables, que de concerts, que de bières, que d'histoires à raconter aux petits-enfants dans 60 ans si c'est pas trop mélangé là-dedans avec celles qui viendront. On fera en sorte que non.

Que de, mais pourtant seulement 4 jours sur le vieux port, deux concerts effectués et des disques distribués aux personnes qui passaient là. L'EP vous savez, qui vient d'arriver, avec cette incroyable pochette travaillée par Frank Loriou. 




Distribution, donc. Michel Jonasz d'abord. C'était vendredi soir, on ouvrait pour ce très grand bonhomme, toujours aussi épatant sur scène. Accueil public drôlement chaleureux, on n'était pas peu fiers, les frangins étaient dans la salle, on allait fêter ça comme il fallait derrière dans le grand patio backstage de la grande scène.



Interview vidéo avec les jeunes des Francoreporters entre les balances et le show :




Le lendemain repos, errements dans les rues bondées de La Rochelle et serrages de paluches/rigolades avec les collègues du chantier des Francos pour l'apéro : AuDen, Le Noiseur, BigFlo et Oli, Natas Loves You, Feu! Chatterton, MmMmM, Lior Shoov, Chat, Elephanz, Jabberwocky, Blind Digital Citizen. On est tout une petite troupe et c'est la teuf. 

Sont sympas tous, on se retrouve avec AuDen après notre concert ensemble à Paris en mai. Lui, il fait la grande scène devant 15 000 personnes entre Renan Luce et Gaëtan Roussel et Stromae le lundi. On se retrouve avec Le Noiseur, pour qui mon gars Raphaël Thyss joue, lui qui m'accompagne également sur scène lorsque nous sommes en en formule complète. 

On se retrouve avec BigFlo et Oli, les incroyables rappeurs toulousains qui buzzent à gogo ces mois-ci avec leurs tubes à centaines de milliers de vue. Good job les gars.



On se retrouve avec les Natas Loves You, les copains du Pop In à Paris, qui ont la chance d'ouvrir pour la grande Anne Sylvestre le dimanche soir.

On croise également Philippe Prohom, notre coach scénique au Chantier des Francos, pis on boit des coups ensemble.

Nous on reste pas tard, parce que le lendemain, on a un autre concert, aux aurores cette fois-ci, à la chapelle Fromentin. Faut qu'on soit en forme, d'autant que le type pour qui on ouvre, et ben c'est pour nous un exemple incroyable : c'est Pierre Lapointe, super star québécoise.

Qu'on rencontre donc, aux aurores, chapelle Fromentin. A qui on file un disque. Sacré bonhomme, ô combien sympathique. Son talent, il nous le fait voir juste après notre show, en se mettant seul au piano  pis en chantant : les yeux qui me mouillent, les sanglots je les ravale, j'ai l'impression de revivre ma découverte de chansons comme Vienne ou Drouot de Barbara, pris d'émotions aussi immenses que jouissives. Et vive la chanson triste. Pour toujours. Ca fait jouir, voyez.



Pierre Lapointe donc. Faut aller le voir à Paris au mois d'octobre, il sera à nouveau en piano-voix, et il vous fera chialer aussi.

On croise au cours du même concert les chouettes bloggeuses Sabine et Annaïg, respectivement de www.rocknfool.net et www.leblogdelablonde.com, deux excellents blogs musicaux. C'est précieux, c'est rare.

Elles font un résumé de la matinée par ici :


Pis ensuite on part faire la sieste, pour passer une bonne dernière soirée avant le redépart pour Paris lundi midi. Reteuf au patio. Re-rencontres, on croise le patron des Francos, Gérard Pont, on dit bonjour à Féloche, on se met un chouia de champagne dans la tête, mais raisonnablement, ça serait pas très sain. Le départ, c'est demain.

Il faut que je remercie ici avec grand joie toutes celles et ceux qui auront contribué à cette drôle de chouette de fête pour les 30 ans du festoche. L'équipe du chantier des Francos d'abord, Florence et Emilie qui ont fait un boulot remarquable. Olivier de l'Arcadi. Mon gars Alexandre Bourit, qui m'a accompagné avec talent dans les tranches de rigolades et de folksongs pendant tout le weekend, guitare en main, sourire aux lèvres. Alma Forrer, gracieuse au possible, qui était ma guest sur Peut-être que nous serions heureux. Et puis les copains qui ont fait le déplacement depuis partout, depuis Paris. 

La Rochelle.

Drôle de chouette de fête. Pis on a hâte de la remettre.












lundi 7 juillet 2014

Nomination pour le prix Félix Leclerc 2014 !



Chers amis !

J'ai l'immense honneur et privilège d'être nominé pour le prix Félix Leclerc, qui récompense chaque année en France et au Québec le travail d'un artiste "en développement", pour lui permettre de grandir encore un peu plus sous le regard bienveillant du père Félix.

Félix Leclerc, c'est notre Woody Guthrie à nous. Un immense personnage pour moi. Comprenez l'émotion.




Félix c'est le p'tit gars de La Tuque au Québec, le petit gars de la campagne qu'avait pas l'âme pour aller loin dans l'art de couper le bois ou tenir le magasin d'outillage familial. Qu'avait la vocation qu'à moitié pour finir curé. Qui alors a tenté l'aventure des mots, petit à petit, travaillant son écriture dans les nouvelles, les chansons, avant de se mettre à les proposer à qui voulait entendre, dans les "rues sales et transversales" de Montréal, chères à son compère Georges Dor.

"Je ne suis pas un chanteur, je suis un homme qui chante."
Adieu les doux canons de la variété de l'époque, des époques.

Félix Leclerc, c'est l'Amérique en français, c'est la chanson comme art populaire, qui vient du peuple, "par le peuple et pour le peuple", poésie du gars de la bâtisse du bout du dernier bloc avant la forêt. 

Notre Woody Guthrie à nous.

La mer n'est pas la mer
C'est un gouffre sans fond
Qui avale les garçons
Par les matins trop clairs

On ira au Québec un jour, promis, p'tèt même qu'on s'y installera. C'est ça ou l'Oklahoma.

Résultat des courses ce vendredi à La Rochelle, dans le cadre des Francofolies, où nous avons drôlement hâte de jouer !





jeudi 26 juin 2014

Album hommage à Mouloudji






Chers amis !

Comme certains d'entre vous ont pu le suivre sur ma page Facebook, j'ai eu l'immense plaisir de participer à l'album hommage au grand Marcel Mouloudji, tout juste sorti chez vos disquaires favoris. 20 ans après la disparition de cet immense bonhomme de la chanson française, ses enfants Annabelle et Grégory ont voulu faire revivre une partie de son répertoire, en demandant à des artistes de tous horizons de s'approprier un de ses morceaux, et j'ai eu l'honneur d'être sollicité pour l'un d'entre eux, en compagnie de Louis Chedid, Alain Chamfort, Christian Olivier, Daphné, Melissmell, Maud Lübeck et Jil Caplan. Le tout sous la houlette du réalisateur Frédéric Lo, avec lequel j'avais travaillé sur quelques morceaux de mon EP.


Marcel Mouloudji, c'est la chanson française poétique d'après-guerre par excellence, délicate et puissante, avec des chansons qui auront traversé les générations comme "Un jour tu verras" ou "Comme un p'tit coquelicot". Cette dernière chanson était d'ailleurs sur la BO d'un récent film de Bruno Podalydès, "Adieu Berthe", dans lequel mon cher cousin comédien Benoit Hamon tenait son tout premier second rôle au cinoche. Et à quelques encablures de la scène avec cette chanson de Mouloudji, une autre scène, avec cette fois-ci une chanson d'un de mes folkeux texans préférés, Joe Ely, qui reprenait le "Live Forever" de Billy Joe Shaver, qu'on vous joue parfois sur scène avec Alma. Donc dans ma tête maintenant j'associe Mouloudji avec le Texas, comme beaucoup de trucs que je trouve cool. Voilà.

La chanson que je reprends s'intitule "Les enfants de l'automne".

Et le monsieur à la guitare derrière, et que vous apercevez sur les images du reportage en en-tête, c'est Ryan O'Donnell, mon copain… texan. Salut buddy ! Boucle bouclée.

Je vous fais des bisous et vous dis à très bientôt !

Baptiste




dimanche 4 mai 2014

Interview de Baptiste W. Hamon par Léa Goujon

Merci à Léa pour cette ces quelques questions ! Vous pouvez retrouver l'interview complète par ici :
http://drafty-curiosity.blogspot.fr/2014/04/interview-baptiste-w-hamon.html






* Baptiste, raconte moi un peu ton itinéraire avant de chanter...

Eheh, eh bien, ça fait un paquet d’années que je chante, mais disons que j’ai écrit  mes premières chansons à dix-sept ans, en terminale. Ensuite j’ai créé mon projet folk en anglais, Texas in Parisinspiré par la musique country-folk que je venais de découvrir alors, avant de me mettre à l’écriture de chansons en français en 2011. Bon, à l’origine, je ne cherchais pas franchement à faire de la musique mon métier, puisque j’ai fait des études d’ingénieur qui m’intéressaient pas trop mal, mais je me suis rendu compte que les boulots qu’on me proposait après mes diplômes ne m’enthousiasmaient pas autant que la possibilité d’une vie de songwriter, qui se dessinait petit à petit devant moi. Du coup j’ai franchi le cap fin 2011, et je suis plongé complètement dans l’écriture et la chanson depuis lors.

Tes parents écoutaient quel(s) genre(s) de musique à la maison ?

Mes parents n’écoutaient pas beaucoup de musique à la maison, mais ils avaient quand même quelques vinyles incroyables de chanson française : BrelBéart, AznavourBrassensGraeme AllwrightAnne Sylvestre. Mais je ne les ai écouté pour la première fois qu’à 25 ans à vrai dire, quand je me suis vraiment plongé dans l’histoire de la chanson de chez nous. 



Mon vrai mentor musical, c’était plutôt mon frérot Corentin, qui m’accompagne parfois sur scène, et qui lui était abonné aux Inrocks des années 90, quasi-unique source de bonne musique pour les mecs qui s’intéressaient à l’indie à l’époque pré-internet. Avant quinze ans je n’écoutais pratiquement rien, je faisais des maths et des dictées, et puis entre quinze et dix-sept j’ai fait le grand saut en écoutant de l’indie à gogo. Belle and Sebastian était mon premier coup de cœur,Grandaddy aussi, les Go-BetweensSmogWill OldhamCatpowerHerman Düne, tout le bazar. En français j’écoutais le déjà immense Dominique A, Tue-LoupMiossecSuperfluMurat,Thiefaine, quelques types comme ça. Donc ma culture musicale à l’origine s’est plutôt basée sur les références de mon frérot que sur celles de mes parents, bien que je me sois mis avec ferveur à la chanson poétique des années 60 plus tard.

Ton milieu musical de prédilection : le bluegrass et la country. Des artistes de référence ?

J’ai effectivement découvert le country-folk à dix-sept ou dix-huit ans, par l’intermédiaire d’un artiste qui allait complètement bouleverser mon rapport à la musique et au songwriting : Townes Van Zandt
Pour la première fois de ma vie, j’avais l’impression en écoutant ses chansons de nager dans un océan de poésie, d’authenticité, j’avais des frissons dans mon corps qui venaient de je ne sais où, c’était complètement magique. C’est là que j’ai pris conscience de la dimension mystique qui pouvait se trouver dans notre rapport à la musique.


Je ne comprenais pas nécessairement tout ce que Townes Van Zandt racontait avec son accent texan au début (il est considéré comme un poète égal à Bob Dylan ou Leonard Cohen), mais je pouvais sentir la poésie qui se dégageait de son phrasé, de la scansion de ses mots, des mélodies. C’est pour moi la vraie définition de l’universalité d’une chanson : l’authenticité de son auteur, qui ne cherche pas à tricher, à imiter, à convaincre, mais simplement à dire ce qu’il est et ce qu’est le monde, à travers des histoires sorties d’un imaginaire subtilement et puissamment poétique.
Donc voilà, à partir de Townes, je me suis intéressé à la mouvance des songwriters de country-folk et de folk en général, Dylan of course, mais également tous ces types moins connus, qui écrivent une poésie plus poussiéreuse, davantage ancrée dans le terroir. Des types comme Butch HancockJohn PrineGuy ClarkIris DeMentJerry Jeff WalkerMickey Newbury, etc.. Ce ne sont pas à proprement parler des chanteurs de country ou de bluegrass, pour revenir à ta question, qui sont deux genres musicaux bien distincts du folk, mais ils sont réunis sous l’étiquette qui me plait bien et dans laquelle je souhaite m’inscrire moi-même, parce qu’elle a un sens, de singer-songwriters. Des écrivains de chansons qui chantent leur chansons, quoi.

Tu peux m'expliquer comment tu es passé de ton projet exclusivement en anglais Texas in Paris àBaptiste W. Hamon ?


Ben du coup pendant cette grande période durant laquelle je n’ai écouté pratiquement que de la musique américaine (en gros entre dix-huit et vingt-quatre ans), j’ai voulu moi aussi me mettre à l’écriture de chanson, sur le modèle de mon vieux héros Townes. Un peu naturellement, parce que c’était ça que j’écoutais, je me suis mis à écrire mes premiers textes en anglais, pour lesquels j’essayais de rechercher malgré tout une véritable rigueur littéraire. J’ai vécu presque deux ans en Norvège à cette époque-là, je pensais en anglais, je rêvais en anglais, j’écoutais des songwriters américains, du coup naturellement j’écrivais en anglais.
Mais très vite j’ai été coincé par les limites littéraires auxquelles je me confrontais : je voulais aller plus loin dans les recherches rythmiques et poétiques de mes textes, dans les histoires que je racontais, et mon vocabulaire anglais ne me suffisait plus. On peut pas prétendre vouloir faire comme Dylan mais dans une langue étrangère. Fallait que je trouve un moyen d’écrire des chansons en français. J’avais déjà écrit plusieurs recueils de poèmes en français à l’époque, pour moi, pour me rôder à l’écriture dans cette langue, mais je ne m’étais jamais essayé à la chanson, qui estvraiment un truc particulier, avec des codes d’écriture très différents du poème.
Du coup c’est à ce moment là que je me suis mis à écouter en boucle nos « songwriters » à nous des années 60, Barbara, MoustakiBrel, Jacques Bertin, Felix Leclerc, Graeme Allwright, pour me familiariser avec leurs schémas d’écriture et tenter ensuite l’aventure moi-même. Une fois que j’y suis parvenu, ça a été comme une espèce de libération, puisque d’un seul coup dix mille portes s’ouvraient, dix mille façons de faire nouvelles à parcourir ! Mais je ne délaisse pas mes chansons en anglais pour autant, que je chante encore sur scène, et je continue de temps en temps à écrire des textes en anglais.

* Qu'est-ce qui te plait le plus dans la musique ?

Well, question pas évidente parce que ce qui me plait un jour dans une musique et me procure des émotions ne sera peut-être pas la même chose que ce qui me fera frissonner le lendemain. Je pense qu’on a tous un rapport très différent à la musique, aux rythmes, aux mots, et l’émotion qui se dégage d’une écoute musicale dépendra tout autant d’une appétence particulière pour certaines sonorités – notre histoire - que d’un contexte émotionnel donné – notre présent. Mais il y a des constantes. Et pour moi la constante c’est souvent le texte. Quand j’écoute Vienne, de Barbara, j’ai des frissons à tous les coups. Pareil avec Drouot, ou La Chanson des Vieux Amants de Brel, Famous Blue Raincoat de Cohen, Nothin’ de Van Zandt, Hello In There de John Prine et quelques autres. C’est donc l’assemblage du texte et de quelques enchainements d’accords qui sont pour moi les outils les plus puissants pour procurer l’émotion brute. Et du coup, c’est ce que j’essaye de rechercher dans mes propres compositions, la tournure qui pourra déclencher l’émotion sur la peau, le changement d’accord sur un mot donné, un tempo « t ». Mais la musique est un domaine sans vérité, hormis celle de l’authenticité et de l’impossibilité des calculs. Je peux me retrouver transporté par Sigur Ros que je ne comprends pas, je peux avoir des frissons joyeux sur Boulat Okoudjava ou Silver Mount Zion le même soir, Joe Dassin, les Go-Betweens ou Vincent Delermindifféremment après deux tasses de thé ou trois verres de Chablis.


* Avec quels artistes aimerais-tu collaborer ?

Dans un fichu désordre : Will OldhamMicah P. HinsonAne BrunDominique A., Butch Hancock, Les Hay BabiesPascal BouazizBertrand BelinJacques BertinLisa LeblancJustin Townes EarleSivert Høyem, Hugues Aufray… Tous en même temps tiens ça serait le top.

* Des concerts en vue ?
Oui, je joue pour les soirées Oh Taquet au théâtre de la Loge à Paris le 14 avril, le 12 mai (avec le super AuDen) et le 23 juin. Je serai par ailleurs au festival Alors Chante de Montauban le 28 mai, et on est en train d’organiser tout plein de dates à gauche à droite pour l’été et l’automne qui arrivent. Be welcome !