mardi 10 avril 2012

Hervé



Hervé, enregistrée par Vincent Le Doeuf et Sophie Severac, à côté du feu de cheminée de l’appartement de mon frangin Corentin Hamon. Hervé il veut se faire la malle à New-Orleans, et New-Orleans, c’est justement là d’où vient Sebastian Beaudreaux, le violoniste que vous voyez derrière Corentin et moi. New-Orleans, c’est aussi là où vit Ignatius J. Reilly, le héros du roman de John K. Toole que je suis en train de terminer en ce moment, et sur lequel je me poile décidément bien.
A noter que Popnews, pour lequel la vidéo a été effectuée (en partenariat avec Citazine), est un webzine que je suis depuis que j’écoute autre chose que du silence en rentrant chez moi le soir, et du coup, c’est comme un sacré honneur d’apparaitre ainsi sur leur frontpage.
Je vous retranscris ici l’explication de texte de la chanson Hervé, que vous pouvez consulter également sur le site de Citazine : http://www.citazine.fr/article/baptiste-w-hamon-le-live
Baptiste W. Hamon nous parle du titre Hervé “C’est la première chanson que j’ai écrite en français, lorsque j’ai décidé de me lancer dans ce nouveau projet au printemps 2011. Hervé, c’est l’histoire du type qui a fait tout plein d’études et qui part bosser en costard tous les matins à la Défense, ou dans n’importe quel bureau parfois un peu affamant, mais qui rêve d’un destin plus large. Il ne sait pas trop, il se barrerait bien à l’autre bout du monde pour vivre un peu, à errer parmi les lieux qui occupent ses rêves, l’Amérique, il trouverait bien un coin d’amour, il prendrait bien le temps pour tout ça, mais le poids des choses de la société est trop grand pour lui. Alors il dit ses rêves tout haut, pour essayer un peu d’y croire, mais il est vite rembarré par ses potes qui le moquent, qui disent que ce sont là des problèmes bien bourgeois qu’il évoque, qu’il est un peu naïf, qu’il faut bien s’adapter au monde, qu’il faut grandir, voilà tout.


Hervé, il est un peu comme tout le monde, il a des rêves, et il aimerait bien que la société lui permette d’accomplir un petit bout de ces rêves là, que le système lui laisse du temps. Il n’est pas politique, Hervé, il comprend juste pas qu’on puisse passer 10 heures par jour au bureau et dans le métro, dans les cantoches tristes en bas des tours, alors qu’il y a tous ces livres à la maison, tous ces gens dehors à rencontrer. La vie file trop vite, il n’en comprend plus le sens. La machine est trop forte pour lui, et lui, avec sa bonne petite éducation, il n’ose pas tout lâcher, il n’ose pas être punk et partir malgré tout là où ses rêves le dirigent. Alors il saute. Ultime pied de nez à la société, il saute. Il ne s’attendait peut-être pas à cela, mais il est heureux de sauter. L’accomplissement, à défaut d’avoir essayé de s’accrocher un peu plus longtemps (mais pour quels résultats ?), il le trouve finalement dans la chute.
Hervé, c’est l’histoire romancée de tous ces gens qui aimeraient un peu de temps pour vivre, qui aimeraient qu’on laisse un peu la place à la réalisation de soi en dehors des cadres d’un travail aux finalités parfois difficiles à cerner. Hervé, c’est lui, c’est elle, c’est une partie de chacun de nous, de moi certainement.”

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