samedi 29 mai 2010



Barbara, Cioran, l'ennui, et les bières d'un soir. La solitude en guise de rédemption, le souvenir des caresses, la trahison des songes, l'absurdité d'une nuit passée au calme, sans horizon fécond, sans ligne bien définie.. Que je pêche encore dans ces tristes liaisons ! Nous sommes des fées, des rimes, chacun une clé sans réflexion, car si les portes sont là, les portes sont vives, sans gond charnel, les portes sont closes. Dormons. L'automatique écriture annonce l'orage, l'espoir, la fin. Le courage disparait. Et si nous étions rois ? Femmes sans nom, comme je vous aime. Ivresse absolue, comme je me reconnais en toi. L'ombre d'une naissance, le faux sourire d'un samedi soir. Signe et tu verras. Sommes-nous dignes ? Au fond, il est bon de le penser. L'ennui se repère aux douces annonces, aux sarcasmes assumés. Il pleut sur Angers, non loin de Nantes. Il pleut sur Trondheim, il pleut sur les côtes éteintes d'un Azur trop débonnaire. Il pleut sur Paris, et quel que fut l'éclat du jour, il pleut sur les faces chapeautées des jeunes hommes à jeun. Façades enseignées, où est le véritable Bleu ? Dans le Sud ? Ou dans la Neige ? Dans l'Ouest mal compris, dans l'Amérique profonde ? La danse est sincère, et c'est bien le seul songe qui me convienne encore. Prends ma main, Marie. Prends ma main, Anne. Prends ma main, aimée, prends ma main, Ô histoire maudite. Prends mes lignes racontées, et qui me disent quand je les lis que demain est une autre ivresse, un nouveau souffle coupé, une fleur sans couleur, mais avec quelque savoir, peut-être. Untel, Unetelle. Un ami, un bonheur erroné. Le sachant, le non-sachant, au fond, ils sont tous semblables, les hommes de cette terre. Au fond, nous tous des larmes, nous sommes tous l'ombre d'un nuage. Au fond, nous sommes tous des villes, aux couleurs indistinctes, nous sommes tous des anges, un peu ici, un peu au ciel. Car nous sommes tous sans vie. Alors, à quoi bon ? Saint-John, le Perse et le Gambler, sont pour nous des espaces devant être acceptés, devant être éprouvés. Provoquons la morgue. Soupirons l'oubli. Ne soupirons pas l'ennui. Alt er bra, pas de relectures, car le songe est roi. Alt er bra, car je suis parfois là, et parfois sans sanglot. Je ne sais rien de tout cela, mais je sais que je t'aime encore. Je ne sais rien de ton effroi, mais je sais que je suis ce bois séché, qu'ils rechignent à voir. Je ne sais rien de tout cela, mais je sais qu'il est des bonjours salvateurs. D'autres, qui ne le sont pas. Qui ne le seront jamais. J'étais parti, je suis revenu, me voilà à nouveau né, à nouveau mort, comme s'il faisait bon d'être absurdement réfractaire aux choses de l'inhérence. Tout ce que j'ai pu sentir et penser se confond avec un exercice d'anti-utopie. Tout ce que j'ai pu faire était étrange. Tout ce que j'ai voulu n'avait de sens. Replions-nous, rapetissons les choses qui nous font vivre. Rapetissons l'enfance, rétrécissons le lever, comme le sommeil, ou comme la vie. Car demain, où sommes-nous. Dieu n'est pas qu'un songe. Appelons-le comme on le veut. Pitié, sagesse, donne-moi le Feu. Donne moi l'arme aiguisée. Donne moi la fin. Et bénissons ensemble les mots qui nous guident. Bonne fête des mères.

samedi 22 mai 2010

Texte d'avant,



Ce matin, au réveil, à l'issu de rêves mal assumés, j'ai ouvert un cahier, et puis j'ai retrouvé ce texte.

"Avril 2008-

Sans saveurs nouvelles. À nouveau sans éclat. Ce monde est beau dans sa grisaille, il est gris dans sa douceur et calme comme l'oubli. Ce monde est sale.
L'amour s'annule dans les mots incompris, et je recherche l'extase nouvelle dans des doses d'ennui. Triste état ?
On songe à l'ignorance, tour à tour, aux savoirs déchus, mais l'esprit libre est incompris. Où sont les déesses, Lord, du désir désordonné ?
Pas chez elle, pas chez lui. Certains savent, parmi mes proches. Lis et tu verras ? Non, souris, et tu entendras. L'honneur ne sera sauf que dans le moi, ou la négation du moi, dans la connaissance parfaite et exclusive d'une entité aimée. La rédemption des rires soumet l'effort social à une épreuve déconstructive.

Il n'y a pas de place pour deux dans l'espace froid d'un cerveau libre."

mercredi 12 mai 2010

Le métier de faussaire.



Pancrace, Mamert et le brave Servais ! Plein dans le mille, banco, bon gros weekend et pas un rayon qui vient de derrière les nuages. Les adages ont encore quelque sens, on ne s'en plaindra pas. L'irrationnel se doit d'être un maître mot. La dernière réflexion, pardon, concerne l'Amérique. Étonnons-nous. Et si le Nord avait fait sécession en premier, s'interroge l'historien ? Et bien, oui, c'est fort probable, le Sud en aurait été fort aise, et n'aurait pas cherché à préserver l'Union. Il n'y aurait pas eu de guerre civile, et l'abolition des servitudes aurait attendu quelques temps encore, au doux pays du coton. Mais le Nord a été malin, il a attendu, et c'est un Lincoln assez cool mais sans plus envers les blacks, mais surtout haï par les mecs à tachemou du Deep South qui se fait élire président. No more choice, on a le sang chaud sous la Mason-Dixon, et l'honneur de ceux qui se sentent laissés pour compte (mais qui exploitent quand même des niggers). Bam. Grosse guerre. Grosse inspiration pour tous les folkeux de la fin du XIXème. Gros Jimmie Rodgers, grosse Carter Family qui accouchent de cette subite évolution sociologique. Paris, Mercredi 12 Mai 2010. Au dehors, le Soleil peine à montrer sa gueule. Il fait froid. Eh, Bobby... Il y a des Saints de Glace en Amérique ?

jeudi 6 mai 2010



L’enfer. L’envie, la contractance des fonctions idéales. Dans les théorèmes absolus, on peut regretter le trop grand sérieux avec lequel certains s’oublient. Pourtant, c’est assez juste. Les mathématiques sont l’essence même de la philosophie. On cite Gödel, l’incomplétude, ou bien Bolzano-Weierstrass. C’est agressif. Ca sonne bien.

Les britanniques votent. L’attentat est avorté, à l’angle des rues les plus méritantes. Broadway remains. On soupire, mais est-ce un réel réconfort que de voir autant de connexions déphasées remplir les cœurs de ceux qui luttent pour que la société ne change pas. Tout est calme dans le village. C’est l’heure où Jacques Lantier sort de son dépôt, et se surprend à vouloir aimer les femmes. Nous sommes tous des Jacques Lantier. Nos putrides génuflexions de chaque instant, au devant de l’autel de l’amour, ont bien pour unique but de nous faire réaliser nos besoins de tuer. A quoi bon en rougir. C’est bon, le sang.

Victor Considerant, joyeux français, fouriériste et icarien, tente d’établir à Dallas, Texas en 1850 un mystérieux phalanstère, où les hommes vivraient en harmonie, selon des principes égalitaires. C’est un échec, et le voilà de retour dans notre sainte patrie. Utopian Colonies, dont les vestiges mêmes s’insurgent contre l’absence de personnalité des passants des déserts. Le sable est dans Paris. Le Christ était Roi. L’égalité se doit d’être divine, ou bien elle est sans objet. Jacques Maritain a un square à son nom, boulevard du Montparnasse.

Tiens, François Baroin n’est plus avec Marie Drucker.

Jacques Lantier, le loulou de Zola.
Le formidable théorème d'incomplétude de Gödel.
Victor Considerant et ses tentatives avortées d'apporter un peu de communisme au Texas.
Jacques Maritain, philosophe catholique et un peu social, mais moins que l'Abbé Gaillot.

lundi 3 mai 2010

Serpentant l'horizon avec un regard de brebis.



Bobby Jindal. La gestion du fuel par les indiens de Louisiane. Les indiens d'Inde, Monsieur Colomb. Le premier à gouverner un état. Il y a cent vingt ans, si on avait demandé au président Garfield de nommer un gouverneur indien dans le Sud, il aurait sûrement proposé le nom d'un vieux chef Choctaw ou Chickasaw. Les temps changent. Les indiens, ceux des réserves, continuent leur chemin de picole, à l'abri des regards. Leurs bayous seront bientôt pourris par de la mélasse, la joyeuse mélasse des nouveaux arrivants. God Bless America, et les sacs en peau d'alligator.

Kråkesølv. On écoute un coup les chansons du Chnord, du fin fond de l'espace, d'un Bodø aux relents impériaux, du temps où Madrugada était l'âme enivrante de tous les enfants troublés. La Norvège n'est plus qu'un songe. Il fait bon se souvenir de ses propres larmes.



Tu te souviens de ce qu'elle disait, la folle ? Voltairine de Cleyre, née en 1866 à Leslie, Michigan, dans ce lieu même où l'on aurait rêvé naître, fille de froggies, et qui a écrit un bouquin s'intitulant, tout simplement : Le mariage est une mauvaise action. Avalé il y a quelques mois. Rue89 nous intrigue donc, avec ses articles sur l'histoire du socialisme francophone aux USA entre 1885 et 1915. On dépense ses sous, on verra bien.

Kråkesølv's myspace, Bodø rocks.
Bobby Jindal, premier gouverneur indo-américain.
Volatairine de Cleyre, féministe en anarchiste américaine.
James Abram Garfield, président américain assassiné par le barbu au nom franchouillard Charles Guiteau, en 1881.
Ces Français qui voulaient faire la révolution en Amérique, article de Rue89 du 2 Mai.